cérémonie “100 villes – 100 drapeaux 100 héros” à BELLEY

Cérémonie émouvante pour les cadres de réserve qui avaient servi au 133 dans les années 75 / 98 et qui étaient présents et notamment pour le dernier porte drapeau, membre de notre association. Le Drapeau du 133 n'avait plus été présenté à Belley depuis mai 1998.

Pendant la cérémonie c'est un aviateur originaire de l'Ain qui a été honoré.

Mais lors de son discours à la salle des fêtes, Monsieur le Maire de Belley a tenu a honorer le Cne Junavon du Vachat, Capitaine de Réserve au 133° RI Mort Pour La France le 8 juillet 1915 à La Fontenelle.

A noter dans l'assistance la présence de trois des petits enfants du Cne Junavon du Vachat ainsi que du petit fils du Général Putz, commandant l’Armée des Vosges en 1914/1915.

Jean-Louis Pierret

En annexe les articles de presse et le discours du maire.

• Mesdames, Messieurs, vous tous ici présents

C’est pour moi, à l’occasion de ce premier mandat de maire, un immense honneur que d’accueillir cette cérémonie.

Belley a été choisie avec 99 autres villes françaises de garnison, pour célébrer la combativité et la bravoure des valeureux soldats partis au front en 1914. Le 6 septembre de cette même année, il y a 100 ans tout juste, les troupes françaises remportaient la première victoire décisive de la Grande guerre marquant le début du sursaut national qui permit le rétablissement du front. Parmi ces hommes, ceux du 133e Régiment d’Infanterie en casernement à Belley, essentiellement composé de Belleysans et de Bugistes.

Cette cérémonie nous donne l’occasion de débuter les commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale au cours desquelles nous rendrons hommage aux 3 500 "Lions" du 133e. En novembre, j’aurai le plaisir d’inaugurer en forêt de Rothonne "Le parcours du Poilu du 133e RI" qui mettra en valeur les tranchées d’entraînement et la butte de tir utilisées par les soldats du 133e et une exposition rassemblant des documents d’époque.

A travers ces commémorations, la Ville souligne son engagement pour une politique mémorielle forte et participative, en invitant les citoyens à se rassembler autour d’un héritage commun dont les bouleversements matériels et moraux sont encore visibles aujourd’hui. En effet, nous avons tous un ancêtre lié de près ou de loin à la Grande guerre. Il faut rappeler que près de 1,7 millions de Français et 2 millions d’Allemands ont perdu la vie au cours de ces combats. Belley et sa région ont perdu 2 000 soldats (dont plus de 80 officiers) sur les 3 500 que comptait le 133e RI, essentiellement des agriculteurs et des ouvriers. A cet instant, à titre personnel, j’ai une pensée pour mon grand-père, immigré espagnol, qui comme beaucoup d’autres venus d’Italie, d’Espagne ou de Pologne, ont remplacé les bras qui faisaient défaut à la France au sortir de la guerre.

Au cours de la cérémonie que nous venons de vivre, les autorités militaires ont mis à l’honneur un héros départemental, l’officier Joseph de Bonnefoy. Je souhaiterais pour ma part dire quelques mots sur un héros local, puisque natif de Belley, le Capitaine Laurent-Joseph Juvanon Du Vachat dont les petits-fils sont présents aujourd’hui.

Laurent-Joseph Juvanon Du Vachat était ingénieur agronome, ancien conseiller général du canton de Lhuis (1895-1901), et né à Belley le 9 août 1868. Après avoir suivi sa scolarité au collège Lamartine, il étudie à l’Institut national agronomique (promotion 1891). Très attaché à sa province, il était l’un des membres les plus assidus de la Société savante Le Bugey. Capitaine de réserve, il se trouvait en 1914 dispensé de toute obligation militaire, mais il demanda à reprendre du service. Il rentra au 133e, qu’il rejoignit sur le front en novembre 1914. Après avoir passé huit mois dans les tranchées de Ban-de-Sapt (Vosges), il tomba mortellement frappé d’une balle à la tête, à l’assaut de la Fontenelle, le 8 juillet 1915.

Le courage du Capitaine Juvanon Du Vachat et de ses camarades du 133e RI est évoqué dans un ouvrage précis et émouvant que j’ai récemment découvert "Le régiment des Lions, histoire du 133e Régiment d’Infanterie pendant la Grande guerre" édité en 1920 par la librairie Montbarbon à Belley. Je souhaitais vous en lire en conclusion un court extrait qui relate le départ du 133e RI le 1er août 1914 :

« A l’heure anxieuse où la mobilisation n’était pas encore décrétée, mais où l’on pressentait déjà le tragique dénouement du conflit qui était venu assombrir la fin de juillet, le 133e quitta Belley. La population, dont l’âme vibrait avec celle de ses soldats, l’acclama longuement : un même frisson passait sur ceux qui restaient et sur ceux qui partaient. »

Je vous remercie pour votre attention et vous donne rendez-vous en novembre pour la suite des commémorations.